Photo Anne Raulin Professeure émérite d’anthropologie de l’Université Paris Nanterre - Présidente de l’association d’anthropologie urbaine AnthropoVilles
Anne Raulin est professeure émérite d’anthropologie de l’Université Paris Nanterre et actuelle présidente de l’association d’anthropologie urbaine AnthropoVilles. Elle a une double formation d’anthropologie et d’histoire et a poursuivi ses études en France (Université de Paris) et aux Etats-Unis, à la New School for Social Research à New York, ville sur laquelle elle a réalisé une thèse en anthropologie historique, mettant en évidence les modes d’inscription de la mémoire, de l’histoire et de l’imagination dans l’espace urbain, à travers les logiques toponymiques qui n’ont cessé, à l’instar des statues, de faire l’objet de contestation.
Après les attentats du 11 septembre 2001, elle a consacré à New York une recherche sur les institutions à proximité du désastre et observé leurs modes de résilience spécifiques — dans le cadre d’une équipe transatlantique initiant une anthropologie réciproque entre France et États-Unis. Revenant aujourd’hui sur l’histoire des conflits européens, elle s’intéresse aux héritages moraux, spirituels et artistiques issus de la Seconde guerre mondiale et de ses destructions urbaines, et poursuit dans cette perspective un terrain en Angleterre, concernant la ville de Coventry.
Dans le cadre du Laboratoire d’anthropologie urbaine (LAU rattaché au IIAC) dont elle fut auparavant membre, c’est le rôle des minorités urbaines dans la construction spatiale et temporelle des villes qui fut au centre de ses observations en particulier à Paris, la notion de « marché ethnique » permettant d’interroger les formes de consommation de biens coutumiers en relation avec la mondialisation économique contemporaine. Dans ce contexte-là, quelle signification anthropologique accorder aujourd’hui à la perception de l’ethnique ?
L’histoire intellectuelle dans ses circulations transnationales — en particulier entre France et Etats-Unis — influences réciproques, réinterprétations locales comme rivalités nationales et malentendus entre personnes, a motivé plusieurs de ses écrits concernés par les œuvres de Lewis Henry Morgan, de Margaret Mead et d’Abram Kardiner. Ses activités de traduction, initiées avec Notre corps, nous-mêmes, se poursuivent aujourd’hui avec la célèbre monographie urbaine Black Metropolis (avec le concours de University of Chicago in Paris).
Publications récentes
Anne Raulin, « Les espaces-temps des anthropologues. De la colonisation temporelle au confinement mondial », Espaces et Sociétés, 2020, n° 180-181, p. 96-116
Anne Raulin, « Ces villes, théâtres de l’inconscient », L’Homme, Janvier-mars 2020/1, n°233, p.137-150
Anne Raulin, « Postcoloniale sans le savoir », in A. Monjaret dir., Carrières d’ethnologues, Paris, Presses Universitaires de Paris Nanterre, 2019, p. 109-126
Anne Raulin, Sepideh Parsapajouh, Marie-Claude Blanc-Chaléard dirs., Ces « villes-là ». Actualité de Colette Pétonnet, Paris, Presses Universitaires de Paris Nanterre, coll. Le social et le politique, 2018, 235 p.
Anne Raulin, Les traces psychiques de la domination. Essai sur Kardiner, Lormont, Le Bord de l’Eau, 2016
Anne Raulin & Susan Carol Rogers eds., Transatlantic Parallaxes. Toward Reciprocal Anthropology. New York-Oxford, Berghahn, 2015, 237 p.
