Valérie Toureille (CY Cergy Paris Université)
et Claudio Galderisi (Université de Poitiers)
Intitulé de la thèse
L'imaginaire chevaleresque dans les récits de la fin du Moyen Âge
Résumé de la thèse
Les désastres militaires de Crécy et de Poitiers et l'expansion du phénomène routier au XIVe siècle jettent le discrédit sur la noblesse française, tandis que des aspirations populaires en faveur d'un royaume unifié autour du roi se font jour. La chevalerie, dans ce contexte, devient le cœur d'une interrogation à laquelle de nombreux textes littéraires, explicitement ou non, tentent de répondre. À l'appui d'un corpus d'œuvres narratives, le présent travail se propose d'étudier l'imaginaire chevaleresque des XIVe et XVe siècles à l'aune des mutations qui animent souterrainement la fin du Moyen Âge. Alors que l'éclaircie du roman de chevalerie et de la chanson de geste du Moyen Âge classique s'éclipse, la chevalerie est confiée aux soins d'une pensée rationnelle qui s'affirme et entend repenser la noblesse en fonction des idéaux et des espoirs que, dans la tourmente des guerres et des divisions, l'État moderne naissant inspire. À cette époque où le débat sur le temps présent se pare volontiers des ornements de la littérature, la chevalerie est l'objet de procédés d'esthétisation aussi variés que les sources auxquelles les textes puisent, et les genres littéraires, neufs ou hérités, qui leur donnent forme. L'esthétisation, la poésie entendue au sens large, était, pour les hommes du Moyen Âge, ce qui amenait quelque chose à sa vérité. En sondant le chatoiement des récits des XIVe-XVe siècles, il est ainsi possible de remonter les fils aux origines diverses qui tissent le nœud d'un « automne du Moyen Âge » (Johan Huizinga) préparant le printemps d'une modernité à venir.
