Kolawolé Daniel Elie Abidjo

Courriel : abidjodaniel@gmail.com 
Daniel Abidjo
Daniel Abidjo


CV de Kolawolé Daniel Elie Abidjo

Date d'inscription
Septembre 2024

Directrice de recherche
Véronique Moulinié (CY, Héritages)

Co-encadrants de thèse 

Pascal Liévaux (conservateur du patrimoine)
Didier Marcel Houenoude (PR, Université d'Abomey-Calavi)

Intitulé de la thèse
Les enjeux  de la préservation, de la conservation et de la valorisation d’un site associant patrimoine matériel et immatériel : l’exemple d’Akaba Idéna de Kétou (XVIe - XXIe siècles)
Challenges of Preservation, Conservation, and Valorization of a Site Combining Tangible and Intangible Heritage: Akaba Idéna of Kétou (16th - 21st Centuries) as a case-study

Résumé de la thèse

Décrit comme étant le meilleur exemple d'architecture militaire dans le monde yoruba, Akaba Idéna a vu, entre les XVIe et XXIe siècles, sa fonction glisser, passant d'une fortification à un lieu de mixité patrimoniale. Ce changement de fonction s'explique par plusieurs faits. D'abord la prise et le pillage du royaume de Kétou en 1886 par le Danxomè, puis la colonisation française et enfin les politiques patrimoniales de l'État béninois. Après la chute du royaume de Kétou et surtout avec la colonisation qui va jouer un rôle important dans la renaissance de la ville, les considérations immatérielles du site vont devenir tout aussi importantes que sa valeur monumentale. En effet, Akaba Idéna est la demeure de plusieurs divinités dont Baba Idéna ou Orisha Oké considérée comme plus importante de la ville. Le site accueille également des cérémonies culturelles dont celle de Bata Igba et la danse Iwé. Prenant conscience du potentiel d’Akaba Idéna, le gouvernement du Bénin a tenté, en 1993/1994, de faire de ce lieu un musée avec un accès tarifé. Ce projet s’est rapidement heurté à l’opposition de la population locale, qui ne partageait pas la même vision de ce patrimoine que les spécialistes du Ministère de la Culture. Cet échec montre la complexité d’une mise en valeur du site et l’importance d’une prise en compte et d’une consultation des populations autochtones. C’est pourquoi la problématique de notre sujet s’articule autour des enjeux de la préservation, de la conservation et de la valorisation du patrimoine matériel et immatériel qu’est Akaba Idéna.

Cette problématique appelle une série de questions secondaires d’ordre historique et socio-anthropologique : Comment conserver et mettre en valeur ce site en tenant compte des exigences, des attentes, des communautés locales et de la diversité de leurs points de vue ? Quels seraient aujourd’hui les enjeux d’identification et de retour à Kétou de biens culturels, dont la porte d’Akaba Idéna conservée au musée d’Abomey ? Comment cette question des restitutions intra-nationales peut-elle aider à comprendre en partie l’échec des musées et les défis qui attendent les futurs musées en construction au Bénin ? Quel a été le rôle de ce site dans le commerce des esclaves et comment cette mémoire se manifeste-t-e le aujourd’hui ? À partir de l’exemple de ce site, comment peut-on redéfinir les frontières entre le patrimoine matériel et immatériel ?

Résumé de la thèse en anglais

Described as the best example of military architecture in the Yoruba world, Akaba Idéna underwent a change of function between the 16th and 21st centuries, from a fortification to a place of cultural diversity. This change in function is explained by several factors: first, the conquest and plundering of the Kingdom of Kétou by Dahomey (Danxomè) in 1886, then the French colonization, and finally the heritage policies of the Beninese state. After the fall of the Kingdom of Kétou, and especially with colonization - which played a significant role in the city's rebirth - the intangible aspects of the site became as important as its monumental value. Indeed, Akaba Idéna is home to several deities, including Baba Idéna or Orisha Oké, considered the most important in the city. The site also hosts cultural ceremonies such as the Bata Igba and the Iwé dance. Recognizing the potential of Akaba Idéna, the government of Benin attempted in 1993/1994 to transform the site into a museum with charges. This project quickly met with opposition from the local population, who did not share the same vision of this heritage as the specialists from the Ministry of Culture. This failure highlights the tensions behind the site's promotion and the importance of considering and consulting the indigenous population. Therefore, the main question of the study revolves around the challenges of preserving, conserving, and valorizing the tangible and intangible heritage that is Akaba Idéna.

This issue raises a number of secondary historical and socio-anthropological questions: How can we preserve and promote this site, taking into account the needs and expectations of local communities and the diversity of their viewpoints? What are the current challenges related to the identification and return of cultural artifacts to Kétou, including the Akaba Idéna Gate preserved in the Abomey Museum? How can the question of intra-national restitutions help to partially understand the failure of museums and the challenges that await future museums under construction in Benin? What was the role of this site in the slave trade and what is the memory regarding this role today? Using this site as a case-study, how can we redefine the boundaries between tangible and intangible heritage?

Sculptures et intérieur du site (Daniel Abidjo, septembre 2024)
Sculptures et intérieur du site (Daniel Abidjo, septembre 2024) - Sculptures et intérieur du site (Daniel Abidjo, septembre 2024)