Maxime Riché

Courriel : contact@maxriche.com

Date d'inscription
Septembre 2024

Directrice de recherche
Rémi Astruc (CY, Héritages)

Co-directrices de thèse 
Véronique Dassié (CY, Héritages) 
Raphaële Berto (Université de Tours, InTru) 

Intitulé de la thèse
De la zone critique aux zones sensibles : le rôle de l’artiste-chercheur dans le récit de l’habitabilité de la planète.
From the critical zone to sensitive zones: the role of the artist-researcher in the story of the planet's habitability.

Résumé de la thèse

Ce projet de thèse s’appuie sur « L’hypothèse Gaïa » et le concept de « zone critique » en géosciences : pour prendre soin de cette zone fragile, les scientifiques appellent de leurs vœux depuis des décennies la contribution des artistes. Cette recherche observera i) comment faire émerger des « zones sensibles » : modes de représentation artistiques qui permettent à chacun de faire sien les enjeux liés à l’habitabilité de la zone critique, et ii) quel peut être le rôle de l’artiste-chercheur dans ce processus.
On s’appuiera sur une production photographique centrée sur deux sites forestiers remarquables qui incarnent la zone critique, issus de ce qui fut la plus importante forêt européenne et dont les vestiges sont classés à l’UNESCO. La production photographique re-matérialisera le lien disparu avec cette forêt, par des marqueurs culturels qui serviront à composer de nouvelles fables visuelles, des portraits intimes et merveilleux de ces biotopes.

À la manière du courant écopoétique, on observera comment la photographie peut adopter une « écopoétique photographique » : en finalisant un procédé de tirage à partir des composés de la forêt, avec des plantes et sans chimie. On suivra une triple démarche artistique, anthropologique et scientifique afin d’analyser cette production photographique sous des éclairages tour à tour littéraire, ethnographique, artistique ou géoscientifique. Le protocole d’enquête inspiré de la démarche anthropologique sera documenté par des cahiers d’entretiens pour permettre d’étendre la réflexion à d’autres sites. On observera enfin le travail avec des experts de ces forêts depuis « l’intérieur du laboratoire » en espérant tendre vers une esthétique collaborative pour créer de nouveaux langages et dire avec la nature et pas seulement «sur» la nature en l’objectivant.

Considérant la zone critique comme écotone entre savoir scientifique et sensibilité artistique, on fera émerger de nouvelles zones sensibles : démarches de production artistique humbles qu’on souhaite reproductibles. On questionnera la posture de la photographie dépendante des activités extractivistes et son rôle dans l’établissement d’un pouvoir de l’homme sur le vivant, retournant ainsi la réflexion vers le medium et son impact sur la zone critique car il a été grandement responsable de sa pollution au cours de son essor.

Résumé de la thèse en anglais

This thesis project is based on the "Gaïa Hypothesis" and the concept of the "critical zone" in geosciences: in order to take care of this fragile zone, scientists have been calling for the contribution of artists for decades. This research will therefore look at i) how "sensitive zones" can emerge: artistic modes of representation that enable everyone to make the issues linked to the habitability of the critical zone their own, and ii) what the role of the artist-researcher can be in this process.
This research will be based on a photographic production centered on two remarkable forest sites that embody the critical zone, from what was once Europe's most important forest, and whose remains are listed by UNESCO. The photographic production will re-materialize the vanished link with this forest, using cultural markers to compose new visual fables, intimate and marvelous portraits of these biotopes.

In the footsteps of the ecopoetics movement, we'll be looking at how photography can adopt a "photographic ecopoetics": finalizing a printing process using compounds from the forest, with plants and without chemistry. A three-pronged artistic, anthropological and scientific approach will be followed in order to analyze the photographic production from literary, ethnographic, artistic and geoscientific perspectives. The anthropologically-inspired protocol will be documented in interview notebooks in order to allow extending learnings to other sites. Finally, we'll be observing work with experts of these forests from "inside the laboratory", in the hope of moving towards a collaborative aesthetic to create new languages with nature, and not just "about" nature by objectifying it.
Considering the critical zone as an ecotone between scientific knowledge and artistic sensibility, new sensitive zones will emerge: humble approaches to artistic production that we hope will be reproducible. We'll be questioning photography's dependence on extractivist activities and its role in establishing man's power over living things, turning the focus back to the medium and its impact on the critical zone, since it has been largely responsible for polluting it in the course of its development.