Valérie Kozlowski
Date d'inscription
Novembre 2019
Directeur de recherche
Patrick Garcia
Intitulé de la thèse
« Mise en scène du passé » : des collections anciennes d’archéologie et l’usage contemporain d’un site antique'Staging the past': ancient archaeological collections and the contemporary use of an ancient site
Résumé de la thèse
Comment se manifeste l’idée de l’archéologie aujourd’hui ? Comment, avec quoi et pourquoi la fabriquons-nous dans les musées ? Toutes ces questions sont un préalable pour qui souhaite comprendre la problématique actuelle qui consiste à séparer de plus en plus les collections muséales, notamment les plus anciennes, de la recherche archéologique en elle-même, qui se pratique sur le terrain, puis dans le laboratoire en « post-fouille », avec la collaboration de nombreux spécialistes.Exposer des objets archéologiques en les réinsérant dans une démarche active pour le visiteur, c’est à-dire en lui permettant de comprendre en quoi les Hommes du passé partageaient les mêmes préoccupations que lui, se heurte le plus souvent aux critiques des producteurs mêmes du savoir scientifique : les archéologues. Ceux-ci sont le plus souvent peu désireux de proposer des explications complexes, particulièrement pour des collections anciennes, fouillées avec peu de méthode et donc réputées hors contexte. Pire, les musées d’archéologie semblent être entrés dans une impasse où les exigences de la recherche scientifique semblent en contradiction avec la valorisation et la préservation des collections. Marc Antoine Kaeser, archéologue et directeur du Laténium de Neufchâtel, plaide pour « que la notion de contexte soit envisagée plus largement et dans une perspective dynamique […] Les musées ne sont pas condamnés à 'raconter le passé' en exhibant les restes démembrés d'un contexte démantelé lors de l'exhumation des vestiges : leurs collections ont un rôle propre à jouer dans la construction du savoir. »
De fait, de nombreux cas pratiques tendent à prouver que l’exposition des collections archéologiques muséales anciennes permet de revenir sur l’étude d’un site archéologique, à travers de nouveaux questionnements, refaisant en quelque sorte « vivre » ces sites qu’on croyait bien connaître. C’est sur ce balancement entre collection muséale, redécouverte scientifique d’un site archéologique et production d’un savoir scientifique que ce projet de thèse souhaite travailler.
Résumé de la thèse en anglais
How is the idea of archaeology manifested today? How, with what and why do we make it in museums? All these questions are a prerequisite for anyone wishing to understand the current problem of separating museum collections, particularly the oldest ones, from archaeological research itself, which is carried out in the field and then in the laboratory in 'post-excavation', with the collaboration of many specialists.To exhibit archaeological objects by reintegrating them into an active approach for the visitor, i.e. by enabling him to understand how the people of the past shared the same concerns as he most often encounters criticism from the very producers of scientific knowledge: archaeologists. They are usually reluctant to propose complex explanations, especially for old collections, excavated with old method and therefore considered out of context. Worse still, archaeological museums seem to have reached an impasse where the requirements of scientific research seem to contradict the enhancement and preservation of collections. Marc Antoine Kaeser, archaeologist and director of the Laténium de Neufchâtel, argues that "the notion of context should be considered more broadly and from a dynamic perspective [...] Museums are not condemned to 'tell the story' by exhibiting the dismembered remains of a dismantled context during the exhumation of the remains: their collections have a specific role to play in building knowledge."
In fact, many practical cases tend to prove that the exhibition of old museum archaeological collections makes it possible to return to the study of an archaeological site, through new questionings, bringing in a way "back to life" these sites that we thought we knew well. It is this balancing between museum collection, scientific rediscovery of an archaeological site and production of scientific knowledge that this thesis project aims to work on.
