Années 50 : l’anthropologie face à elle-même

Années 50 : l’anthropologie face à elle-même

Série et programme d'archives proposé par Antoine Dhulster
 provenant de l'émission "Les Nuits de France Culture"  

France Culture diffuse une saga en 13 épisodes, "Les Années 50 : l’anthropologie face à elle-même", qui retrace une période de révolution dans les sciences humaines. Ce programme s’inspire de l’ouvrage Les Années 50. Aux origines de l'anthropologie française contemporaine (Volume 1 et volume 2) dirigé par Christine Laurière (CR CNRS/UMR Héritages), publié en ligne fin 2024 dans les Carnets de Bérose : Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie. Dans les années 1950, l’ethnologie connaît une transformation majeure : fin de l’ethnologie coloniale et naissance de l’ethnologie de la France. Les plus grands noms des sciences humaines, tels que Claude Lévi-Strauss, Georges Balandier et Germaine Tillion, redéfinissent leurs disciplines face aux bouleversements du monde, en s'engageant dans des combats intellectuels contre le racisme et en renouvelant leur approche des sociétés et cultures, notamment celles d’Afrique et de France.

Les années 50 voient aussi l’émergence de l’ethnologie appliquée à la France, comme le montre l’ouvrage Nouville, un village français (1953) de Lucien Bernot et René Blancard. Le programme, conçu par Antoine Dhulster, s’appuie sur les 21 chapitres et 800 pages de l’ouvrage collectif pour offrir une rétrospective de cette décennie décisive, à travers des entretiens, documentaires et débats, explorant l’évolution des sciences humaines face aux défis de la décolonisation et des nouvelles dynamiques sociales et politiques.

Christine Laurière est anthropologue, chargée de recherche au CNRS et membre de l'UMR Héritages. Spécialiste de l’histoire de l’anthropologie, elle s'intéresse particulièrement à l’évolution des sciences humaines au XXe siècle, notamment dans le cadre de la décolonisation et des réorientations méthodologiques qui ont marqué l’anthropologie. Elle a dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont un en deux volumes sur les transformations de l’anthropologie dans les années 1950, publié dans les Carnets de Bérose. Ses travaux contribuent à une meilleure compréhension des liens entre anthropologie, colonisation et modernité.

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