Journée d'étude transpériodes (et en "distanciel") le samedi 13 mars.
Inscription gratuite mais obligatoire : jusqu’au 11 mars au 01 34 79 74 42 ou à service.accueil@chateaudelarocheguyon.fr pour recevoir par courriel un lien et se connecter
La journée d’étude est centrée sur les frontières, en lien avec une exposition sur le même thème créée par Michel Foucher au château de La Roche-Guyon. Pour la journée d’étude, nous avons choisi de nous intéresser aux frontières qui existent encore dans les têtes et dans les comportements, alors qu’elles sont supposées avoir disparu : des « frontières fantômes » en quelque sorte (voir notamment les travaux de Béatrice von Hirschhausen). Emblématiquement, à la fin de L’Histoire de Tönle, roman de Mario Rigoni Stern, le vieux contrebandier éponyme qui a passé sa vie à franchir clandestinement celles-ci, voit, en 1918, passer des avions et se dit qu’avec eux, les limites entre Etats n’ont désormais plus de sens, mais s’émeut quand il franchit une borne marquant la séparation entre son plateau d’Asiago et la République de Venise, abolie depuis Napoléon. De fait, des frontières établies peuvent s’effacer, perdre de leur importance et se manifester de moins en moins jusqu’à devenir quasi-invisibles, et inversement d’autres, en théorie disparues, perdurent dans la réalité : on pensera par exemple à celle entre RFA et RDA, toujours perceptible, en particulier au plan électoral, trente ans après la réunification allemande, y compris chez ceux qui sont nés après celle-ci. D’autres frontières peuvent être réactivées, présentées comme « justes » et instrumentalisées dans des discours politiques reposant sur des identités réelles ou supposées. Au total, les frontières vivent même quand elles semblent avoir disparu, ont une action souterraine ou connaissent des résurgences, et ne disparaissent peut-être jamais totalement.