Publié le 5 juillet 2023–Mis à jour le 5 juillet 2023
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Decolonial Metatextualities: Strategies of Resistance in Three Contemporary Novels of Oceania
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Article "Decolonial Metatextualities: Strategies of Resistance in Three Contemporary Novels of Oceania", corédigé par Mylène Charon (chercheure associée à Héritages), paru dans eTropic: electronic journal of studies in the Tropics, juillet 2023
Article
Decolonial Metatextualities:
Strategies of Resistance in Three Contemporary Novels of Oceania
eTropic: electronic journal of studies in the Tropics
vol. 22, n° 1, "Decolonizing the Tropics: Part One", juillet 2023
rédigé par Mylène Charon (CY Cergy Paris Université, Héritages, France)
Temiti Lehartel (Université de Montpellier III, France & RMIT University, Australia)
Les penseur.se.s décoloniaux.ales soulignent que décoloniser ne signifie pas rejeter l’héritage colonial, mais y faire face en centrant les perspectives des Premières Nations. En tant que relation critique qu’un texte entretient avec lui-même, avec d’autres textes, avec la littérature et la culture en général, la métatextualité est un procédé littéraire employé dans les romans contemporains pour résister aux relations de pouvoir coloniales persistantes.
Dans cet article, nous présentons trois œuvres de fiction par des autrices autochtones océaniennes et nous analysons leur emploi politique de la métatextualité : L’île des rêves écrasés (Island of Shattered Dreams), par l’autrice tahitienne Chantal Spitz (1991); The Yield, par la romancière aborigène Wiradjuri Tara June Winch (2019) et After Story, par l’écrivaine aborigène Eualeyai/Kamillaroi Larissa Behrendt (2021). Centrés sur des personnages des Premières Nations de Tahiti et d’Australie, ces romans exposent comment ils sont racialisés, marginalisés et construits comme inférieurs dans des sociétés post-colonisatrices. Dans le même temps, ils représentent ces personnages autochtones comme des sujets sachants et des conteur.se.s légitimes, qui réfléchissent, souvent de manière ironique, sur la littérature occidentale, mais aussi sur leur propre marginalité, leurs savoirs ancestraux et leurs langues. Empruntant aux penseur.se.s décoloniaux.ales Tlostanova et Mignolo (2012) leur concept de « pensée frontalière », nous proposons de lire comment ces romans déploient une « écriture frontalière ».
Les auteurs
Mylène Charon est une chercheuse formée en littérature en France qui a développé et maintient un intérêt pour les théories féministes du point de vue, l'intersectionnalité et les études critiques sur la race. Sa famille est originaire de nipaluna/Hobart, Iutruwita/Tasmanie, Australie. Elle enseigne la littérature et l'histoire des arts au niveau licence à CY Cergy Paris Université, où elle enseigne également le français langue étrangère. Sa thèse de doctorat (2020) compare la poésie contemporaine et les arts visuels des femmes auteurs et artistes des Premières Nations australiennes. Elle s'intéresse en particulier à leur représentation des relations de pouvoir et à l'intersection de la race et du sexe.
Temiti Lehartel est tahitienne et samoane, née à Papeete, élevée à Taravao et éduquée dans des institutions occidentales situées entre Mā'ohi Nui (Polynésie française), Naarm (Melbourne, Australie) et la France. Elle travaille comme professeur agrégé pour le CUPGE (Cycle Universitaire de Préparation aux Grandes Écoles) à l'Université de la Polynésie française et enseigne au Lycée Tuianu Le Gayic à Papara, Tahiti. En tant que doctorante en cotutelle avec l'Université de Montpellier III et RMIT, Australie, sa thèse porte sur la relation à la terre, l'écologie, la littérature indigène océanienne et les études décoloniales. Trouvant la sagesse dans la littérature indigène, elle considère que son intérêt pour les littératures autres que tahitienne et samoane est important pour interagir en profondeur avec les histoires qui sont racontées à travers l'Océanie afin de soutenir, nourrir et créer des liens ancestraux et culturels à travers les océans, à l'intérieur et à l'extérieur du milieu universitaire.