le 17 avril 2025
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Publié le 28 avril 2025 Mis à jour le 28 avril 2025

Donner à voir l'Antiquité

Couverture de l'ouvrage
Couverture de l'ouvrage "Donner à voir l'Antiquité"

Parution de l'ouvrage "Donner à voir l'Antiquité" aux Éditions Ausonius, sous la direction d'Anne-Hélène Klinger-Dollé, Véronique Krings et François Pugnière. Contribution de Vivien Barrière (MCF CYU/UMR Héritages)

Parution de l'ouvrage
Donner à voir l'Antiquité 

Genèse, fonctions et circulation des représentations figurées de l'Antique (XVIe - XIXe siècle)

Ausonius Éditions
Sous la direction d'Anne-Hélène Klinger-Dollé, Véronique Krings et Françoois Pugnière 

Les études sur la réception de l’Antiquité, entre les XVIe et XIXe siècles, mettent souvent les textes au cœur de leur propos. Elles convoquent pourtant aussi de nombreuses images, moins étudiées. Cet ouvrage collectif place au cœur de l’enquête ces figurations de l’Antique. Il explore leurs finalités, leur genèse et leur circulation, ainsi que les méthodologies de l’image qui s’inventent alors. Donner à voir l’Antiquité est le fruit d’une rencontre au musée de la Romanité de Nîmes. Photographies du musée, entretiens et conclusions avec des professionnels de la culture apportent un éclairage passionnant. L’ensemble propose une approche attentive et critique des images qui médiatisent notre regard sur l’Antiquité, hier comme aujourd’hui. 

Vivien Barrière (MCF CYU/UMR Héritages) y contribue avec un article intitulé "Des figures à l'image du texte ? Enquête sur les pas des antiquaires et érudits autunois de la Renaissance au milieu du XIXe siècle" (p.165-178). 

L’article s’attache à retracer la genèse et l’évolution des représentations visuelles des vestiges antiques d’Autun, depuis la Renaissance jusqu’au XIXe siècle. Il met en lumière l’ancrage local de ces productions, motivées autant par des enjeux savants que par des considérations politiques, identitaires ou esthétiques. L’étude se concentre sur le cas d’Edme Thomas, chanoine et antiquaire du XVIIe siècle, dont l’Histoire de l’antique cité d’Autun connaît une réédition en 1846 par la Société Éduenne : ce travail éditorial, tout en conservant le texte original, modernise entièrement l’iconographie, rompant le lien initial entre texte et image. L’examen attentif des sources iconographiques (gravures de 1650, dessins préparatoires antérieurs et leurs diverses copies dégradées au fil des siècles) montre que ces images, bien que souvent dérivées, ont acquis une autonomie croissante, parfois même une primauté sur le texte. En analysant les procédés de copie, les erreurs de transcription et les choix esthétiques, on comprend comment la fabrication des images s’inscrit dans des logiques sociales, éditoriales et mémorielles. Ainsi les antiquaires autunois, en réemployant ou rejetant certaines figures, ont contribué à construire un imaginaire visuel de l’Antiquité locale. C’est pourquoi il importe de prêter attention aux conditions matérielles de production du savoir antiquaire, en particulier aux usages, réemplois et mutations des images dans le temps long.


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