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Tous les vestiges de civilisations lointaines exhumés par l’archéologie ont le don de susciter interrogations, débats et controverses, en vertu de leur caractère fragmentaire et de leur mutisme. Ce faisant, force est bien de constater que certains enflamment les imaginations et stimulent les imaginaires plus que d’autres, et ce, bien au-delà de la communauté des fouilleurs. Dans cette catégorie, les figurations féminines (figurines paléolithiques et néolithiques, statues et bas-reliefs antiques) tiennent le haut du pavé, à tel point que ce genre de découverte et les passions qu’il génère sont devenus des thèmes voire des personnages de fiction, telle la Vénus d’Ille (1837) de Mérimée. Quant aux pièces extraites non pas de la fantaisie d’un auteur mais du sol, pièces aujourd’hui jalousement conservées dans les musées, elles se voient dotées d’une ou plusieurs vies parallèles, dès lors que s’en mêlent réceptions et appropriations de tous ordres qui, les ayant soustraites à l’expertise savante, les émancipent des exégèses esthètes et érudites pour les rendre disponibles à toutes sortes d’interprétations. Ce sont ces manières autres de se saisir de ces objets et de les réinventer, leurs variations au fil du temps, éventuellement densifiées ou contrastées par le statut iconique qu’acquièrent ces œuvres une fois versées au répertoire des standards de la culture populaire, qui retiendront notre attention au cours de ces journées.