Parution de "Green Hardy", numéro 7 de la revue en ligne "FATHOM", coordonné par Peggy Blin-Cordon (maîtresse de conférences à CY Cergy Paris Université et chercheure à Héritages) et Isabelle Gadoin (professeure à l'université de Poitiers), 2022
Green Hardy
revue FATHOM
numéro 7, 2022
coordonné par Peggy Blin-Cordon et Isabelle Gadoin
Ce numéro propose une relecture de l'œuvre de Hardy (romans et poésie) à la lumière des développements les plus récents dans le domaine de l'écocritique et des études sur la nature en général. Avec l'accent mis sur les paysages naturels du Wessex et les nombreuses mises en garde contre les dangers de la mécanisation naissante du travail agricole, l'œuvre de Hardy semble en effet constituer un exemple parfait d'écriture soucieuse de la nature, dénonçant les ravages de l'Anthropocène bien avant que cette notion ne soit même envisagée.
Hardy pourrait donc être considéré comme un auteur écologiquement conscient ou écologiquement engagé avant la lettre, voire un possible " pionnier de la philosophie environnementale ", comme le propose prudemment Marie Bertrand ici. Mais il faut peut-être aussi s'interroger sur cette filiation anachronique, qui découle peut-être en grande partie de nos préoccupations actuelles, colorant inévitablement notre perception des textes de Hardy.
Son œuvre répond-elle en effet pleinement à la définition de la fiction "verte", ou "environnementaliste" ? Ou ne pourrait-on pas tracer d'éventuels points de divergence entre son approche de la nature et les lectures actuelles de la relation de l'homme à un environnement de plus en plus menacé ?
Si Hardy développe sans doute une réflexion approfondie sur notre rapport au monde qui nous entoure, l'environnement et les circonstances qu'il dépeint sont bien différents des nôtres, et leurs spécificités sont évidemment à prendre en compte. Ainsi, réévaluer son œuvre à l'aune de la question de l'écologie nous amènera souvent à nuancer les thèses de la philosophie écocritique actuelle.