Immortel Péplum

Colloque international 

Immortel Péplum

Présences et renouvellements d'un genre transmédiatique 

Organisé à Nîmes du 13 au 15 février 2025, le colloque "Immortel Péplum" propose trois jours de rencontre autour de ces productions qui ont renouvelé la présence de l'Antiquité au cinéma et qui sont aujourd'hui l'un des principaux lieux où se fabriquent les imaginaires de l'histoire antique. Ces trois journées se dérouleront entre le site Vauban de l'Université de Nîmes, le Sémaphore et le Musée de la Romanité sous la forme de conférences, discussions, tables rondes, projections de films commentés... Cet événement se propose de revenir la nouvelle vague du péplum depuis sa renaissance avec le film Gladiator, pour interroger les renouvellements d'un genre plus que jamais transmédiatique, qui s'inscrit désormais aussi bien au cinéma que dans des séries, des bandes dessinées, des romans, des jeux vidéos, bravant les frontières des genres comme siècles.

Vivien Barrière (MCF CY Cergy Paris Université, UMR9022 Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s) prononcera une communication intitulée "Aux marges du péplum et de l'Empire ? La province de Britannia dans le néo-péplum britannique". 

Après avoir longtemps campé sur les rives méditerranéennes et orientales, depuis une quinzaine d'années, le péplum s'est emparé des territoires les plus septentrionaux de l'Empire et en particulier de la province romaine de Bretagne. À partir de la série Britannia (Jez Butterworth, 2018-2021), du film Centurion (réal. Neil Marshall, 2010), de L'Aigle de la Neuvième Légion (The Eagle, réal. Kevin Macdonald, 2011) et de La Dernière Légion (The Last Legion, réal. Doug Lefler, 2007), on analysera comment la présence de Rome en Grande Bretagne est présentée tantôt comme l'histoire du rejet violent d'un corps étranger nuisible par les forces primordiales de l'île, tantôt comme une forme de continuité et d'hybridation complexe avec l'histoire britannique. 
Ce corpus de productions télévisuelles permet également d'analyser la dialectiques entre un sud réputé civilisateur, dont la supériorité technologique est mise au service de comportements prédateurs, et un nord présenté comme un sanctuaire préservé susceptible de créer les conditions d'un espoir et d'un renouveau qui passe outre les lumières de Rome. La frontière entre ces deux mondes est parfois matérialisée par le mur d'Hadrien qui sépare les villes du sud romanisé de l'île et les forêts septentrionales de Calédonie, peuplées de Pictes et de peuples inconnus des Romains. Du point de vue romain, la Bretagne apparaît dans tous les cas comme une marge de l'Empire inhospitalière, une zone où les dieux de Rome paraissent impuissants et dépassés, un espace marqué par une violence et une sauvagerie si prégnantes que les légionnaires romains, traditionnellement représentés dans les séries et les fils comme des machines de guerre collectionnants les victoires, deviennent des proies sujettes au doute et focalisées sur leur survie. 
Enfin, ces productions portent une réflexion des scénaristes et réalisateurs britanniques sur les aspects positifs ou non de la romanisation de la Bretagne et sur l'impact ressenti de l'empreinte laissée par Rome sur l'île.