le 28 janvier 2022
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Publié le 17 janvier 2022 Mis à jour le 27 janvier 2022

Labels et patrimoines forestiers

Journée d'études du GHFF
Journée d'études du GHFF

Journée d'études du GHFF "Labels et patrimoines forestiers" coorganisée par Véronique Dassié (chargée de recherches CNRS, Héritages), le vendredi 28 janvier 2022, à la Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine de Charenton et en visioconférence

Journée d'études du Groupe d'Histoire des Forêts Françaises

Labels et patrimoines forestiers

Vendredi 28 janvier 2022

Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine - Auditorium
Charenton le Pont

Et en visioconférence : 
https://univ-amu-fr.zoom.us/j/95121076933?pwd=NmtXbDJJL3lnaHB2UWJYQnFyZVhMdz09


Comité d’organisation :
Véronique DASSIÉ, Chargée de recherche CNRS en Anthropologie
Marc GALOCHET, Professeur des Universités en Géographie, Université de Valenciennes UPHF

Programme

Il existe une véritable « labellimania ». Le patrimoine a le vent en poupe.

Un colloque pluridisciplinaire, tenu à Orléans, en 2016, dont la publication rassemble plus de 30 communications et 3 tables rondes, paru aux Presses universitaires de Rennes, en 2020, traduit cette prolifération des labels et les liens multiples avec les patrimoines culturels et naturels. Entre le nec plus ultra représenté par le label Unesco et les micro labels « bidons », comme celui créé par des recalés du label plus beau village de France, créant leur propre appellation, intitulée de façon banale, simpliste mais imparable « Villages de pierre et d’eau » la distance est abyssale. Si les questions de labellisations du patrimoine culturel ont fait déjà l’objet de nombreux travaux (Bortolotto 2011, Tornatore 2012, Roux-Durand 2012, Priet et Tanchoux, 2020), en revanche celles qui concernent les patrimoines forestiers sont plus rares (Arnould, 1999, 2020).

Dans cette perspective, le Groupe d’Histoire des Forêts Françaises (GHFF) souhaite se pencher, à travers sa journée d’études annuelle, sur cette question de la quête du label dans le milieu forestier, de son passé, de ses racines, de ses motivations, de son échelle, des territoires concernés et de ses liens avec la notion de patrimoine.

Que signifie cette course au label ? Phénomène de mode ou changement profond dans les rapports de savoir et de pouvoir à propos de l’objet forestier ?

La guerre des labels entre les systèmes FSC et PEFC, sur le thème de la certification des bois issus de forêts gérées de façon durable, a occupé le devant de la scène dans les années 1990-2000.

La longue saga de la reconnaissance des bois de Chartreuse par une appellation AOC illustre aussi cette difficulté à labelliser un objet où les dimensions naturelles et culturelles sont étroitement imbriquées et souvent confondues. Le label « Forêt d’Exception® », créé à l’initiative de l’ONF, en 2007, a abouti en 2020 à la labellisation de 14 forêts domaniales prestigieuses. Les réflexions amorcées sur ce sujet méritent d’être complétées, amplifiées, critiquées, mises en perspective, comparées, situées et contextualisées dans le temps et dans l’espace.

La mise en place des chartes forestières de territoire, depuis le début des années 2000, constitue un laboratoire d’une gestion multifonctionnelle, une forme de labellisation. Les communes forestières y ont tenu une place décisive.

La labellisation et ses liens avec la notion de patrimoine se doit d’être interrogée dans une perspective ouverte. La dimension historique y a toute sa place. La période antique et médiévale où la forêt est une ressource à tout faire contient-elle des germes de labellisation et de patrimonialisation ? Les statuts des forêts sous l’Ancien Régime anticipent-ils l’émergence de la notion de patrimoine ? La législation forestière, ordonnances royales puis code forestier contient-elle potentiellement les ferments des notions de label et de patrimoine ?