Le Paris de Clemenceau

Le Paris de Clemenceau

par Sylvie Brodziak

Éditions Alexandrines, Paris, 2022

Tout commence au Quartier latin, dans une chambre d’étudiant, rue de l’Estrapade, au plus près de l’École de médecine, où Georges Clemenceau vient de débarquer de sa Vendée natale.

L'École de médecine est alors un vivier d’« agités », qui, aux terrasses ou en salles, refont le monde et sont prêts à se lancer dans l’action clandestine pour détruire le Second Empire. Assoiffé d’action, Clemenceau tente, par le journalisme, de vaincre la censure et de faire entendre sa voix. Le 22 décembre 1861, paraît le premier numéro du Travail, dans lequel il tient la chronique dramatique. Il peut sembler étonnant que le médecin Clemenceau tienne la grande rubrique artistique. En fait, il n’en est rien. La première raison est que la vie parisienne renforce sa passion pour le théâtre, découvert place Graslin à Nantes. La seconde raison est que, camouflées sous la critique littéraire, les idées politiques s’expriment.

Le 23 février 1862, Clemenceau passe à l’action et commet « son attentat » contre la personne de l’empereur. Il ose, en compagnie de ses amis Taule et Carré, placarder, place de la Bastille, des affiches conviant les ouvriers à célébrer le quatorzième anniversaire de la chute du roi Louis-Philippe, le 24 février 1848. Il est alors enfermé 3 mois à la prison de Mazas, puis, libéré, rend visite à Auguste Blanqui, «l’éternel enfermé»... Et c’est là que tout commence.

Sylvie Brodziak est professeure des Universités en Littératures française et francophone, Histoire des idées à CY Cergy Paris Université.

Docteure en histoire contemporaine, docteure en Langue et Littérature Françaises, spécialiste de Georges Clemenceau, ses recherches en littérature se penchent sur l’expression des groupes et individus dits minoritaires ou marginaux. Elle oriente sa réflexion sur les littératures francophones, l’écriture de l’histoire et des mémoires, les études de genre, l’éco/géopoétique et sur la création littéraire et artistique après les grandes catastrophes historiques, industrielles et naturelles : guerres, génocides, séismes…

Elle est l’auteure de Clemenceau, PUV, 2015. Elle dirige la revue annuelle l’Année Clemenceau aux éditions du CNRS. Elle a coécrit, avec Jacqueline Sanson Clemenceau, Le courage de la République (Paris, CMN, 2018) et, avec Samuel Tomei (dir.), le Dictionnaire Clemenceau, Bouquins, Robert Laffont, 2017.