le 6 mai 2022
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Publié le 2 mai 2022 Mis à jour le 2 mai 2022

Périphéries forestières

Session Périphéries forestières 060522
Session Périphéries forestières 060522

Session "Périphéries forestières", organisée le 6 mai 2022 par Véronique Dassié (chercheure CNRS, Héritages) et Marc Galochet (PR UPHF), dans le cadre du congrès du CTHS (Comité des Travaux Historiques et Scientifiques), du 4 au 7 mai 2022 à Aubervilliers

Congrès CTHS "Périphéries"
Aubervilliers
2022

Périphéries forestières :
Les forêts pour penser les périphéries

Vendredi 6 mai
de 9h à 12h

Campus Concordet - Aubervilliers
MSH - Salle 409

Coordination : Véronique Dassié, chargée de recherche CNRS et Marc Galochet, professeur des universités en géographie

Voir le programme de la session
 

En Europe, les forêts sont envisagées de longue date comme des lieux périphériques, de la marge et des frontières. Une forme de hiérarchisation des terres, du cultivé au sauvage, semble avoir inscrit les forêts dans une relation concentrique aux espaces habités européens, entre le saltus gallo-romain et la silva royale de l’ancien régime. Lieux des rencontres improbables dans les contes de fée, elles semblent indispensables à la mise en ordre du social.

Aujourd’hui, derniers vestiges du sauvage en occident, « ceintures » dites vertes et forêts « périurbaines » désignent des lieux dédiés au ressourcement qui doivent faire barrage à l’extension urbanistique. Bien qu’elles restent pensées comme des périphéries indispensables et vitales dans les sociétés occidentales et tempérées, elles peuvent occuper aussi par ailleurs une centralité. Les mobilisations contemporaines en faveur de forêts lointaines révèlent ainsi des attachements parfois viscéraux, intimes. Si d’un point de vue systémique, l’aménagement des forêts et la gestion des ressources renvoient à une organisation sociale, spatiale, politique et culturelle qui tend à produire la périphérie, elles sont aussi un système dynamique, évolutif dans le temps, que chacun peut s’approprier au nom de valeurs intimes ou collectives.

Ce paradoxe nous invite considérer la manière dont peuvent s’articuler la genèse de la périphérie forestière par les institutions d’une part, et les appropriations qui la rendent centrale dans les préoccupations individuelles d’autre part. L’ordonnancement du monde auquel les forêts donnent à penser invite ainsi à revenir sur les catégorisations utilisées pour les désigner. Ces catégorisations sont révélatrices des transformations du lien entretenu avec le foncier et des appropriations et inscriptions collectives dont il fait l’objet. La mise à l’épreuve de leur place périphérique des forêts dans les représentations révèle non seulement leur importance à l’échelle des individus et les attachements qu’elles suscitent mais aussi leur articulation avec des enjeux collectifs.

Cette session, interdisciplinaire, envisagera les lieux de la « périphérie forestière » (périphéries du monde, européennes ou urbaines) et les catégorisations auxquelles elle renvoie (marges de l’empire, de la civilisation et sociales) au regard des centralités qu’elles impliquent à travers leur incorporation intime. Pour ce faire, nous porterons l’attention au processus qui conduit à leur genèse et aux centralités dont elles font également l’objet.

Session organisée par Véronique Dassié et Marc Galochet, en partenariat avec le Groupe d’Histoire des Forêts Françaises.

Contact : veronique.dassie[at]cnrs.fr et marc.galochet[at]uphf.fr

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