Publié le 17 novembre 2022–Mis à jour le 17 novembre 2022
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Peut-on patrimonialiser l’esclavage ?
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Article "Peut-on patrimonialiser l’esclavage ?" de Florence Pizzorni-Itié (chercheure associée à Héritages), publié sur le carnet Hypothèses "Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s", le 15 novembre 2022
Article
Peut-on patrimonialiser l’esclavage ?
de Florence Pizzorni-Itié
(chercheure associée à Héritages)
publié sur le carnet Hypothèses Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s
le 15 novembre 2022
Cet contribution s'inscrit dans la publication de cinq articles sur la mémoire de l'esclavage, qui seront mis en ligne sur le carnet Hypothèses Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s entre novembre 2022 et mai 2023.
Cette première partie expose les conditions morales et politiques de la reconnaissance du crime contre l’humanité, à l’international et en France. Cette reconnaissance ouvre la voie à l’exercice du devoir de mémoire, lequel s’appuie sur un travail de reconstruction d’une histoire invisibilisée qui prend en compte les humains, les objets, les discours. Le processus de patrimonialisation se met à l’œuvre, porté par l’expertise des sciences sociales, alors que le mouvement associatif militant, initiateur de longue date du travail de mémoire, constitue le socle de la communauté patrimoniale (Convention-cadre de Faro, 2005, Conseil de l’Europe) qui se charpente spontanément dans le jeu oxymorique des juxtapositions entre victimisation et héroïsation, présent et invisible, agissant et immobile ou résistant et passif. Lieu de résistance à l’imposition par en haut de la valeur patrimoniale, la « communauté » n’en est pas moins traversée par des tensions qui en font un champ de forces hétérogènes, convergentes ou divergentes.