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Fruit d'un partenariat entre l'ASAL (Association pour l'étude de la littérature australienne) et l'ASLEC-ANZ (Association pour l'étude de la littérature, de l'environnement et de la culture, Australie et Nouvelle-Zélande), la conférence "Recentrer la région" de 2023 s'intéresse à la "région" dans les études littéraires australiennes et dans les pratiques critiques et créatives axées sur l'environnement.
Les régions sont antérieures à la colonisation de l'Australie, ce qui les met en tension avec la nation et ses structures. Elles englobent des géographies, des hydrologies, des écologies, des réseaux et des alliances. Elles sont structurelles et affectives, relationnelles et fluides. Elles peuvent rapprocher et éloigner les entités. Les régions sont une façon de penser, de raconter et de faire, et elles sont continuellement constituées par des pratiques qui englobent la littérature et l'art sous toutes leurs formes.
"Recentring the Region" se déroulera en présentiel (à l'université RMIT, dans le quartier des affaires de Melbourne, et la conférence d'ouverture se tiendra à la National Gallery of Victoria, en Australie), avec quelques sessions entièrement en ligne pour permettre aux participants australien et étrangers de participer.
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La communication de Mylène Charon, qui fait partie du panel “Poetics & Politics”, aura lieu le 5 juillet et s’intitule “Provincializing the Western literary canon: intertextuality as intellectual sovereignty in Larissa Behrendt’s After Story”.
Elle présentera (en anglais) une analyse du dernier roman de l’autrice Eualeyai/Kamillaroi Larissa Behrendt, After Story. La communication commentera en particulier les dispositifs d’intertextualité et de métatextualité au prisme de la notion de “provincialisation” telle qu’elle est définie par Dipesh Chakrabarty. Il s’agira de voir comment le texte - un journal de voyage littéraire entrepris par deux femmes des Premières Nations d’Australie en Angleterre - actualise une relation critique avec le canon littéraire anglais et le décentre. Le choix de figures d’autorité des Premières Nations comme modèles d’inspiration, le récit emboîté de leurs perspectives sur l’invasion de l’Australie témoignent d’une autre généalogie de pensée relevant de l’exercice d’une souveraineté intellectuelle. Il s’agira de montrer que l’intrigue, centrée sur des personnes marginalisés et néanmoins devenant écrivaines de leurs propres histoires ancestrales, peut être qualifiée de décoloniale.