La présence est une énigme. Éprouvée par l’expérience et limitée seulement par la finitude, elle est un donné immédiat pouvant être appréhendé par l’art, saisi par l’objectif, en même temps qu’une mémoire transmise et réinventée par l’écriture ou le théâtre. En tant qu’expression humaine, elle laisse des traces spécifiques qu’il revient aux disciplines historiques d’identifier et d’interpréter. La présence peut enfin se concevoir comme manifestation de l’invisible, échappant à l’épaisseur du monde et bouleversant l’ordre des phénomènes. Par-là, elle ouvre vers la mystique. La théologie, la philosophie, l’archéologie, la dramaturgie travaillent à partir de différentes acceptions de cette réalité polymorphe et des institutions telles que les musées composent à leur tour avec des objets qui sont autant d’empreintes de présence.
Placer une rencontre sur la thématique des "Saisie(s) de la présence" sous la houlette du Centre d’Anthropologie culturelle (CANTHEL) de l'Université Paris Cité et le faire au contact des instantanés photographiques recueillis par l’œil sensible de Ferrante Ferranti devrait contribuer à cerner ce qui caractérise l’avènement de la présence et permettre d’enrichir ainsi la réflexion entourant les enjeux de sa réélaboration et de sa transmission patrimoniale.