le 9 novembre 2021
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Publié le 11 octobre 2021 Mis à jour le 27 juillet 2022

Séminaire interne d'Héritages - Séance 1 de l'axe 1 : Communautés au prisme des cultures environnementales

Illustration séminaire axe 1
Illustration séminaire axe 1

Séminaire interne d'Héritages - Séance 1 de l'axe 1, le mardi 9 novembre 2021 de 14h à 16h, à l'Auditorium de la Maison internationale de la recherche (MIR), CY Cergy Paris Université


Séminaire Héritages 2021-2022

Axe 1 Cultures environnementales

Séance 1
Communautés au prisme des cultures environnementales

Le mardi 9 novembre 2021, de 14h à 16h

Auditorium de la Maison internationale de la recherche (MIR), CY Cergy Paris Université
1 rue Descartes – 95000 Neuville-sur-Oise

Et en visioconférence :
https://univ-amu-fr.zoom.us/j/94891258545?pwd=SXRKOGNGSWRhVVhOUk9iZkRFS2lHdz09

Dans le cadre de la première année du séminaire du groupe « Inventivités collectives et créativités des savoirs », nous envisagerons les enjeux, formes et mises en œuvre des dynamiques de productions culturelles, d’instauration et d’institution des cultures en explorant l’idée de « cultures environnementales ». Il s’agit non pas d’envisager la place de la nature dans la culture comme l’effet d’une « patrimonialisation » mais de partir du principe que toute production culturelle est liée au regard que des humains portent sur un environnement matériel. L’idée est donc d’y considérer non seulement la nature comme un objet soumis à un traitement culturel mais d’envisager le processus complexe d’instauration et d’institution de la culture en tant que partie prenante de la prise en compte d’une réalité matérielle, naturelle ou fabriquée, à la manière de la démarche proposée par l’éco-poétique en littérature.

De ces attentions collectives résultent une définition de ce qui fait « culture » pour un collectif et implique une mécanique de transformation/reformation des cultures. De ce fait, les conditions de mise en forme des collectifs constituent un rouage essentiel des processus analysés, nous invitant à revenir sur la notion de communauté. Les travaux de Max Weber ont en effet depuis longtemps mis en évidence la portée dynamique des appartenances communautaires à travers la notion de « communalisation »[1]. Le faire communauté implique donc des rouages qui sont au cœur des dynamiques des cultures environnementales sur lesquels se porte notre attention. En portant attention à leur cadre de vie, les humains entrent en relation avec ce qui les entoure et en redéfinissent la valeur. C’est pourquoi nous reviendrons pour cette première séance sur la notion de communauté en tant que traduction d’un faire ensemble ressenti subjectivement comme une caractéristique commune. A travers les situations explorées au cours de cette séance, il s’agit d’envisager les formes et modalités d’expression d’un faire communauté et ce qu’elles révèlent des processus de redéfinition d’une appartenance collective.

Programme

14h Rémi Astruc : Formes du commun et narrativités environnementales (à confirmer)
Rémi Astruc reviendra sur les apports philosophiques récents et les approches esthétiques du faire/être "communautaire" en tant que processus d'expression, d'une narrativité de mythes ou récits notamment, mais plus largement des "images du commun" (2017), des "mots de la communauté" (2019) et, projet à venir, des "gestes, rythmes et mouvements du commun" (2022).
Il s’appuiera pour cette présentation sur des projets en lien avec les pratiques environnementales ("écopoétique de la communauté d'Auroville", projet "Smart on kite", "open community: rituals and performances")

15h Julien Bellarbre : Identités communautaires dans l’écriture de l’histoire et la polémique anti-hérétique des moines aquitains (VIIIe-XIIe siècles)
L’Aquitaine des VIIIe-XIIe siècles pâtit d’une mauvaise réputation historiographique alors que pour la même période, les historiens postulent généralement l’existence d’un fort sentiment identitaire « régional », ce qui peut sembler paradoxal. L’examen des sources monastiques – les moines étant les principaux écrivains de l’histoire à l’époque considérée – amène toutefois à constater que leur identité communautaire s’y exprime plus habituellement que l’identité aquitaine si souvent évoquée. Le fait d’appartenir à une communauté monastique serait donc l’élément qui a le plus influencé la vision de l’histoire de ces auteurs. Ce tropisme est particulièrement sensible lorsqu’apparaissent à la fin de la période des hérésies dont il se trouve que l’une des originalités est de mépriser la nature ; nos communautés se sentent alors tout particulièrement remises en question par des individus qui se comportent « comme des moines » tout en semblant déprécier la Création divine.

[1] « Nous appelons communalisation [Vergemeinschaftung] une relation sociale lorsque, et tant que, la disposition de l’activité sociale se fonde – dans le cas particulier, en moyenne ou dans le type pur – sur le sentiment subjectif (traditionnel ou affectif) des participants d’appartenir à une même communauté [Zusammengehörigkeit]. Max Weber, 1995 [1956], Economie et société. 1, Paris, Plon, p. 78.


Consulter le programme 2021-2022 du séminaire interne d'Héritages