Publié le 19 octobre 2021–Mis à jour le 27 juillet 2022
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Séance du séminaire Thalim le 22 octobre 2021
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Participation de Rémi Astruc (PR CY) au séminaire Thalim le 22 octobre 2021, à Paris et en visioconférence
Séance du séminaire Thalim
Le vendredi 22 octobre 2021 à 16h
Université Sorbonne Nouvelle, Centre Censier, salle 430
15 rue de Santeuil, 75005 Paris (et en visioconférence)
Laetitia Zecchini et Rémi Astruc interviendront lors d'une séance commune sur les sujets suivants :
Laetitia Zecchini : « Politique, littérature, communauté : dilemmes et combats du PEN, première organisation mondiale d’écrivains (1921-2021) »
Je prendrai appui sur la récente ‘Histoire illustrée’ du PEN, né du mouvement pacifiste entre les deux guerres, pour retracer l'évolution et les combats de la première et la plus importante organisation mondiale au service des écrivains et de la littérature - de toutes les littératures. Je m’interrogerai d’abord sur ce que cette histoire nous révèle de la dimension politique de la littérature ; sur les formes que peuvent revêtir "l'activisme" des écrivains ; sur ce que la position "supra-politique" souvent mise en avant par le PEN permet de garantir. L’histoire du PEN nous permet également de retracer histoire des grands bouleversements géopolitiques du XXe siècle à partir de noms, de voix, de visages particuliers, et parfois oubliés. L’invocation et la médiatisation de noms et de "cas" spécifiques (ceux des écrivains en danger, emprisonnés, disparus ou ‘effacés’) est d’ailleurs l’une des formes que prend l’activisme du PEN, qui met la solidarité d’écrivain à écrivain au cœur de sa mission. "Only true friends hold vigil over each other’s constant worry" déclarait la première femme présidente de l’organisation, Jennifer Clement, à l’ouverture du Congrès du PEN il y a deux semaines. Et c’est donc enfin sur la notion d’amitié, au principe même de la création de l’organisation en 1921, sur laquelle j’aimerais revenir, et avec elle sur cette autre notion centrale de « communauté ». Si l’article 1er de la Charte du PEN déclare que « la littérature ne connait pas de frontières », j’aimerais justement, en prenant appui sur l’histoire d’un centre du PEN non-européen, le PEN All-India Center créé à Bombay en 1933 dans une Inde sous domination britannique, interroger les frontières et les échelles parfois conflictuelles (communauté mondiale, communauté nationale, communauté linguistique, etc. ) de cette « communauté » d’écrivains.
Rémi Astruc : « Que faire des monstres qui habitent de l’autre côté de la rue ? »
Une petite histoire vraiment édifiante sera le prétexte à une réflexion sur ce à quoi nous convoque l’époque en termes de nécessité éthique. Loin d’être une actualisation oiseuse ou rhétorique de la question « aurais-je été victime ou bourreau ? », il faut bien aujourd’hui aussi choisir son camp. Et construire ainsi une communauté des « meilleurs » ? comme encourage à le penser une drôle de performance artistique, apogée de l’art dit « relationnel »…