Les archives des Affaires étrangères issues du règlement de la Première Guerre mondiale n’ont pas été épargnées par la Seconde. Document emblématique, objet de la vindicte d’Hitler, l’original du traité de Versailles (28 juin 1919) dont la France était le dépositaire officiel, pourtant mis à l’abri au château de Rochecotte près de Tours, fut dérobé, avec le traité de Saint-Germain, par une délégation conduite par Otto Abetz et disparut, sans doute après avoir été exposé à Berlin. Les archives de la Conférence de la paix, ouverte au Quai d’Orsay le 18 janvier 1919 et qui poursuivit ses travaux au-delà de la signature des traités de Versailles, Trianon, Saint-Germain-en-Laye et Sèvres, ont aussi, dans leur ensemble, subi de graves dommages après avoir été emportées par les nazis, des dommages que la direction des Archives des Affaires étrangères a entrepris de réparer en lançant une campagne de classement et de restauration (523 cartons répartis en cinq séries, de 1918 à 1930, comprenant des rapports, correspondances, imprimés et cartes).
Ces archives viennent compléter les traités, les cartes et atlas, qui constituent des documents essentiels pour comprendre la redéfinition des frontières de l’Europe à l’issue de la Grande Guerre. Il convenait, par ailleurs, d’attirer l’attention sur un certain nombre de collections d’origine privée que le caractère incomplet de leurs inventaires avait empêché de communiquer aux chercheurs.