Cycle de conférences "Archéologie dans la cité"

Affiches Archéologie dans la cité
Affiches Archéologie dans la cité


Conçu par Anne Lehoërff (professeur des universités sur la chaire Inex "Archéologie et Patrimoine", CY Cergy Paris Université, UMR 9022 Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s), dans le cadre d'un partenariat qui a associé plusieurs institutions tournées vers le patrimoine dès son lancement (Institut national du patrimoine, musée d'Archéologie national et Musée de l'Homme). D'autres sont en passe de rejoindre l'aventure.

Consulter le carnet Hypothèses "Archéologie dans la cité"

Présentation du cycle

L’archéologie fait rêver.

Dans l’imaginaire collectif, elle est une chasse au trésor, enfoui, englouti, caché et qu’il faut découvrir.

Dans la réalité, elle est une science plurielle qui s’est patiemment construite depuis deux siècles environ.

Elle a d’abord été une quête de l’Antiquité au sens le plus large, du bel objet, de la jolie statuaire qui rejoignait les collections privées et les Cabinets de curiosité d’une Europe érudite de la Renaissance, puis des Lumières. Au milieu du beau se glissaient ici et là des trouvailles qui intriguaient : des pierres aux formes étranges, des ossements, des pièces en bronze, des armes, etc. On ne savait pas trop à quoi elles correspondaient mais on les gardait, on les collectionnait et on dissertait. Dans les paysages d’une Europe marquée par les traces de l’Antiquité, et au-delà vers le nord, se dressaient également des monuments intrigants : des pierres géantes alignées, positionnées en cercle, des assemblages avec les unes posées sur les autres. De temps à autre apparaissaient également dans le sol de vieilles tombes qui ne ressemblaient en rien à ce que le monde chrétien, ou même antique, pratiquait.

On pensa alors que tous ces témoins étaient ceux des périodes les plus anciennes qui aient existé, avant l’Antiquité, dans un temps à situer entre un monde celte (celui des textes antiques) et la création du monde que l’archevêque anglican James Ussher avait datée de la nuit du 23 octobre de l’an 4004 avant J.-C.

Il y eut donc un préambule savant, conforme au temps chrétien.

Le XIXe siècle bouscula les esprits et inventa l’archéologie. On y découvrit, non sans difficulté, une Préhistoire très ancienne qui débordait des cadres admis, on mit en place des méthodes de fouille, on proposa peu à peu des chronologies nouvelles, on organisa cette science nouvelle partagée entre différents domaines des sciences humaines (histoire, art, anthropologie) et des mondes de la biologie et de la géologie (les sciences de la vie et de la terre d’aujourd’hui).

Le premier XXe, très secoué par deux conflits majeurs sur le sol européen, permit néanmoins à l’archéologie de mûrir, d’acquérir de la connaissance, de proposer des cadres légaux de fouille, d’organiser les collections dans les musées.

Après 1945, c’est encore une page de son histoire qui s’écrit, alors que le monde tente de se reconstruire, doute, bientôt se décolonise et que le patrimoine archéologique est au centre de nouveaux enjeux. Les grands travaux d’aménagement et la mécanisation touchent directement – et massivement – les vestiges enfouis qui remontent à la surface.

Il faudra presque un demi-siècle et une prise de conscience internationale pour l’archéologie préventive – celle qui précède l’aménagement du territoire et permet de sauvegarder le patrimoine par l’étude – voie vraiment le jour. C’est également dans ce moment clé que les sciences de laboratoire deviennent incontournables en archéologie : datation, études de la faune, des restes humains, des macro et micro-restes végétaux, études sur les matériaux, etc.

Le XXIe et ses nouvelles technologies ou méthodes a encore accentué ce rôle avec des domaines phares, telles les études de paléogénétique. Enfin, dans un équilibre géopolitique mondial qui se redessine, l’Europe n’est plus « le » centre et les sujets patrimoniaux sont repensés. Les horizons géographique et chronologiques s’ouvrent. Les missions et les fouilles investissent tous les continents, toutes les périodes. L’archéologie repousse les origines (et ses filiations complexes) de l’homme vers un passé très ancien que l’on n'aurait jamais imaginé, et ose une quête vers un contemporain impensable quelques décennies plus tôt. Dans ce cadre, la place des anciens colonisateurs et colonisés deviendra un sujet pour le début du XXIe siècle, non sans tensions et questionnements.

Aujourd’hui, l’archéologie est partout et elle commence hier. Elle est dans les campagnes, sous les mers, sous les parkings des villes et même des barres de HLM. Tout est vestige archéologique dès lors qu’il a cessé d’être en fonction dans la vie des personnes qui en faisaient usage. Hier, donc, ou il y a très longtemps. Cela ne signifie pas pour autant que tout est possible, tout est permis. Les lois encadrent la pratique. En outre, ne relève de la science que ce qui est intégré dans une problématique scientifique, et ici historique. L’archéologie est histoire, c’est l’homme qu’elle étudie, lui et ses interactions avec les milieux avec lesquels il interagit depuis des milliers d’années (et même des millions si l’on met un pied chez les hominidés qui ne sont pas « nous »). Vaste programme…

Partant de ce constat sur l’évolution et l’omniprésence de l’archéologie dans les sociétés actuelles, CY Cergy Paris Université a souhaité lancer un programme pérenne de conférences sous le label « Archéologie dans la cité », en partenariat avec ses collaborateurs dans le domaine patrimonial, et en particulier l’Institut National du Patrimoine. L’objectif est précisément de mettre en avant la place de l’archéologie dans différentes situations et pays, de souligner le rôle qu’elle peut jouer pour qu’une population dialogue avec un passé qui est littéralement sous ses pieds.

Le principe des conférences est le suivant : un ou une conférencière présente un sujet, une situation ; un ou une « dialoguant » ou « dialoguante » conduit ensuite une série de questions, sous la forme d’un dialogue précisément, pour aller un peu plus loin, et peut-être sur des chemins que le conférencier ou la conférencière n’avait pas tout à fait prévus. La question du lien avec les populations, la manière de s’approprier – ou non – le passé est ici essentielle. Ce n’est donc pas une intervention à caractère spécialisé, mais au contraire conçue dans un esprit d’ouverture et de lien avec le « citoyen ». Pour les archéologues, c’est aussi l’occasion justement de réfléchir à leur dimension sociale et non seulement scientifique, nourrie d’une conviction : l’archéologie est intimement ancrée dans des réalités du monde contemporain, soit directement car les vestiges sont là, visibles, soit parce que les sujets et les thématiques de l’archéologie sont en résonnance avec des enjeux actuels.

L’événement est filmé, retransmis en direct, et ensuite accessible par un podcast. Idéalement, 2 à 3 conférences seront organisées sur une année universitaire. Les étudiants seront associés, s’ils le souhaitent, à ces événements.

Dans le cadre des conférences, une interview du duo (isolément ou ensemble) est faite, dans le but de nourrir un fonds d’archives audio-visuelles de l’archéologie.

Une réflexion est en cours pour transformer éventuellement le temps de la conférence en un petit livre à destination du « grand » public, néophyte donc, ou même collégien (des 11-12 ans).

Déroulement du cycle


11 mars 2024

"Les femmes et l'archéologie, un double regard"

Intervenantes : 

  • Aurélie Clemente-Ruiz, directrice du musée de l’Homme ;
  • Rose-Marie Mousseaux, directrice du musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye ;
  • Yannick Lintz, présidente du musée Guimet.

En savoir plus


22 novembre 2023

"Archéologie et anthropologie du soin et de la santé"

Intervenants : 

  • Frédéric Boursier, médecin hospitalier, spécialisé en médecine d’urgence et médecine légale et anthropologue ;
  • Valérie Delattre, archéo-anthropologue à l’Inrap, chercheure et spécialiste des pratiques funéraires et cultuelles.

En savoir plus

Voir la vidéo sur la chaîne YouTube du musée du quai Branly - Jacques Chirac


15 juin 2023

"Face au crime : l'archéologie forensique dans la cité"

Intervenants : 

  • Marie-Laure Brunel-Dupin, lieutenant-colonel cheffe de la division des affaires non élucidées de la Gendarmerie nationale ;
  • Patrice Georges-Zimmermann, archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) / UMR 5608 TRACES, expert judiciaire.

En savoir plus

Voir la vidéo sur la chaîne YouTube du musée de l'Homme


28 mars 2023

"Rituels dans la Cité"

Intervenants : 

  • Philippe Charlier, médecin légiste, archéologue et anthropologue
  • Andrea Marcolongo, helléniste et linguiste

En savoir plus

Voir la vidéo sur la chaîne YouTube du musée du quai Branly - Jacques Chirac


7 novembre 2022

"Mettre au monde le patrimoine : l'archéologie en actes"

Conférence d'Anne Lehoërff, leçon inaugurale de la Chaire d'excellence « Archéologie et Patrimoine » à l'université Cergy Paris Université 

En savoir plus

Voir la vidéo sur la chaîne YouTube du musée de l'Homme

Cette rencontre a donné lieu à la publication de l'ouvrage Mettre au monde le patrimoine. L'archéologie en actes, rédigé par Anne Lehoërff (Éditions du Pommier, Paris, juin 2023).

En savoir plus sur l'ouvrage
 

1er juin 2022

"Archéologie dans un pays en guerre : Gaza"

Intervenants : 

  • René Elter, archéologue, chercheur associé à l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem
  • Maja Kominko, directrice scientifique et des programmes, Aliph
En savoir plus

Voir la vidéo sur la chaîne YouTube de l'INP


23 mars 2022

"Une histoire de l'humanité dans la cité, les Tarterêts"

Avec Cécile Ollivier-Alibert, archéologue à l’Inrap et Mahmoud Ismail, architecte des Bâtiments de France, et avec la participation d'Hélène Pavamani, conseillère municipale déléguée à l’action Cœur de ville et au patrimoine à Corbeil-Essonnes et d'Isabelle de Miranda, directrice de l’association ArkéoMédia

En savoir plus

Voir la vidéo sur la chaîne YouTube de l'INP


30 novembre 2021

"Exhumer les mémoires de l'esclavage. Le regard de l'archéologie"

Avec André Delpuech, directeur du Musée de l’Homme et Dominique Taffin, directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage ; débats-discussions animés par Anaïs Kien, journaliste.

En savoir plus


19 mai 2021 

"Lucy dans la cité"

Ouverture du programme de conférences "Archéologie dans la cité", par Yves Coppens, paléontologue et professeur au Collège de France, suivi d’un dialogue avec Amélie Vialet, chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle (Paris).

La conférence, ouverte à tous gratuitement, s'est tenue au Musée de l’Homme (Paris). Étaient associés le groupe scolaire Yves Coppens, situé sur la commune de Montigny-lès-Cormeilles (Val d’Oise), ainsi que le collège de secteur. Des élèves de CM2 et de 6e ont travaillé en amont sur ce dossier et préparé un certain nombre de questions. Ils ont visité le Musée de l’homme le 19 mai dans l’après-midi.

En savoir plus et (re)voir la conférence